Notre marraine en 2022-2023
Claire OPPERT, violoncelliste et musicothérapeute, auteure du livre “Le Pansement Schubert”
Le pansement Schubert ou la musique qui prend soin
Mon violoncelle chante depuis tant d’années auprès de ceux qui ne sont pas dans les salles de concert, ceux que l’on nomme les grands autistes, les résidents atteints de démence en EHPAD, les patients douloureux et en fin de vie.
Il ne s’agit pas d’un concert à l’hôpital ou d’une animation, ce n’est pas non plus un divertissement agréable ou un simple interlude consolant-même si c’est souvent agréable et consolant.
Comment la musique peut-elle “prendre soin“? Comment le chant d’un violoncelle peut-il devenir “soin“?
Le pansement Schubert est né en 2012 quand la douleur intense d’une résidente d’EHPAD est tombée radicalement à l’écoute de Schubert, joué spontanément pour elle au violoncelle, lors d’un pansement douloureux.
Devenu la base d’une étude clinique menée pendant 5 ans dans un service de soins palliatifs à Paris, le pansement Schubert a montré scientifiquement que la présence de la musique vivante a un impact positif sur la douleur et l’anxiété des patients, mais aussi sur les soignants et sur les familles.
La musique qui prend soin permet parfois d’ouvrir des brèches, des chemins de communication auprès des grands autistes. Elle vient stimuler les capacités résiduelles des personnes atteintes de démence. Elle remet en mouvement, fait émerger les souvenirs enfouis du fond des mémoires et relie les êtres en convoquant le désir d’envol.
« Ca me vibre dans le corps et dans le cœur » disent souvent les patients.
Mon violoncelle, instrument le plus proche de la voix humaine, a appris à chanter toutes les musiques. Au lit du malade, il stimule chez la plupart des personnes, un champ de sensations corporelles très riches, en transformant pour un temps le corps de maladie ou de douleur, en un corps de ressentis et d’émotions, corps de vie retrouvée.
Car nul besoin de comprendre la musique pour la sentir et même si la mémoire immédiate des évènements et des choses est partie, la mémoire profonde subsiste car la musique s’adresse à cette partie saine et vivante de la personne, même si cette partie ne s’apparente plus qu’à une infime parcelle de santé ou de vie.
Non pas bien sûr, que la musique ait le pouvoir d’éliminer définitivement toute douleur et toute souffrance, mais quand elle chante et résonne au chevet d’un malade, elle est comme une auberge, un port abrité dans l’épreuve, elle offre une porte vers un allègement du fardeau physique et psychique. Elle peut objectivement soulager et transformer nos regards, en témoignant de cette part souveraine et intacte en chacun de nous, en la rejoignant et en la réanimant parfois.
Biographie :
Claire Oppert est née à Paris dans une famille de médecins et d’artistes. Elle est diplômée du Conservatoire Tchaïkovski de Moscou et lauréate de concours internationaux, titulaire d’une licence de philosophie et d’un diplôme universitaire d’art-thérapie. Elle est concertiste et se consacre également à l’enseignement.
Ses recherches autour des liens entre l’Art et le soin la mènent régulièrement à donner des conférences et à présenter ses travaux de recherche dans de nombreux congrès de médecine en France et dans le monde.
Elle publie en 2020 aux Éditions Denoël un récit intitulé Le Pansement Schubert qui raconte ses rencontres musicales singulières et le pouvoir transformateur de la musique auprès de personnes autistes, de patients âgés, douloureux et en fin de vie. Son livre a reçu le Prix Littéraire des Musiciens en 2021.
Nos parrains en 2020-2021-2022
Claire GIBAULT et Vanik BERBERIAN,
© Maria Mosconi
"Plus que jamais la solidarité des musiciens doit s’exprimer envers toutes celles et tous ceux qui souffrent et sont éloignés de tout apport culturel en particulier pendant la période hivernale . Les musiciens ont aussi besoin de cette solidarité face à la crise sanitaire qui les a privés d’activités et de revenus . Réchauffons-nous les uns les autres et partageons nos expériences ! Le Paris Mozart Orchestra s’est engagé depuis dix ans sur le chemin de la solidarité. Il se produit dans les prisons, les hôpitaux, les collèges et lycées classés en Réseau d’éducation prioritaire et pour les mineurs isolés étrangers. J’ai compris à travers ces expériences combien le dialogue et la présence musicale pouvaient créer des liens, apporter du réconfort et quelquefois changer la vie des auditeurs. En réalité ces rencontres nous transforment tous ! La proposition d’Agnès Desjobert m’a comblée de joie , aller faire résonner la musique dans les EHPAD est un projet qui me tient à coeur et se rendre dans les petits villages de la ruralité française accomplira mon désir enfoui depuis l’enfance de retrouver mes origines . J’ai la conviction que bien plus que dans les grandes institutions musicales c’est là que se prépare le renouveau de la vie artistique et culturelle. Je suis fière et heureuse de devenir la marraine de l’Association Pour Que l’Esprit Vive à travers Hors Saison Musicale."Claire Gibault, Directrice artistique et musicale du Paris Mozart Orchestra
"Le temps de Hors Saison Musicale est là et ensemble, nous allons le savourer. Nous allons le savourer avec une gourmandise extrême tant cette année nous a imposé de vivre des situations inhabituelles. Inhabituelles et inattendues. Du confinement aux « gestes barrières », autant de précautions que nous avons considérées. Et pourtant, rien n’est encore réglé. Aussi, il nous faut appréhender les choses avec le plus grand soin. Grand merci aux musiciens qui malgré tout et avec l’extrême générosité dont ils sont capables, vont nous accompagner dans leur monde et vont nous conduire à partager ce que des compositeurs ont voulu offrir. Car il s’agit bien d’une mise en relation et avoir accès à cette proximité est une véritable chance. Souhaitons que cette nouvelle édition de Hors Saison Musicale soit une belle réussite. Elle le sera sans aucun doute, tant les musiciens engagés sont brillants et les organisateurs motivés. Nous saurons les accueillir, dans les règles qui font de ces rendez-vous un moment de rencontre d’autant plus agréable qu’il se déroule dans la simplicité. Apporter la musique dans des lieux inhabituels et pour un auditoire parfois peu coutumier est une initiative remarquable. Les habitants de nos communes rurales sauront apprécier ces propositions qui sont plus souvent, reconnaissons-le, des propositions faites au monde urbain. Aussi, n’hésitez pas une seconde à nous rejoindre. Merci à toutes et tous."Vanik Berberian, délégué spécial de l’Association des Maires Ruraux de France, vice-président de l’Association des Plus Beaux Villages de France et maire de Gargilesse-Dampierre (Indre).
Philippe HERSANT, Parrain de Hors Saison Musicale 2018-2019 et 2019-2020
2019-2020 : « Deux musiciens syriens, les frères Aljaramani, faisant découvrir la musique traditionnelle de leur pays dans l’EHPAD de l’Hôpital d’Alise Ste-Reine puis dans une salle comble à Flavigny-sur-Ozerain… Un quatuor a cappella issus du chœur Aedes mêlant, dans la bonne humeur, des chansons de Janequin et de Bourvil dans un centre hospitalier, puis dans l’Église de Jailly-les-Moulins… Ce sont les souvenirs, touchants ou drôles, qui me reviennent à l’esprit. Les deux week-ends que j’ai passés avec ces musiciens l’hiver dernier m’ont enchanté. J’ai pu vraiment mesurer l’importance de ces manifestations auprès des publics isolés ou empêchés, à qui elles apportent joie, beauté et émotion. C’est pourquoi j’ai accepté avec grand plaisir d’être, pour la seconde année, le parrain de Hors Saison Musicale. » 2018/2019 : « Je me souviens d’un concert donné dans l’église d’un petit village, il y a de cela une vingtaine d’années. De jeunes musiciens jouaient le Quatuor pour la fin du temps d’Olivier Messiaen. Je me souviens surtout de l’émotion qui a saisi tous les habitants du village - la plupart, assistaient à un concert pour la première fois - et de l’ovation qui a suivi. La musique classique est souvent jugée trop élitiste ; beaucoup de gens pensent qu’elle n’est pas faite pour eux, qu’elle est réservée à d’autres publics, plus aisés, plus cultivés. Mais j’ai compris ce jour-là que ce n’était pas une fatalité et que l’on pouvait conquérir et toucher ces publics isolés en allant tout simplement vers eux, avec générosité et sincérité. Dans un contexte certes très différent, j’ai vécu plus récemment une expérience très émouvante avec les détenus de la Centrale de Clairvaux. Les ateliers d’écriture poétique et d’expression vocale auxquels j’ai participé m’ont montré à quel point l’art pouvait être un magnifique outil pour tisser des liens, redonner espoir et rompre la solitude. C’est très exactement la mission que s’est fixée l’Association Pour Que l’Esprit Vive à travers Hors Saison Musicale. C’est pourquoi je suis heureux et honoré d’en être le parrain cette année. »
Parrain de Hors Saison Musicale 2017-2018 : Alexis Galpérine, violoniste
Parrain de Hors Saison Musicale 2016-2017 : Guy Touvron, trompettiste
Marraine de Hors Saison Musicale 2015-2016 : Marielle Nordmannn, harpiste
Directeur artistique de 2012 à 2015, Dominique de Williencourt, violoncelliste compositeur